Je suis tombée sur une lecture du SLECC (savoir lire écrire compter calculer) du groupe de réflexion interdisciplinaire concernant l’histoire pour le primaire. Il s’agit d’un article* de Jean-Pierre Rivenc, un agrégé d’histoire.
Pourquoi est-ce qu’il m’interpelle? Pour moi, une approche pédagogique doit tenir compte de la capacité réelle des enfants. Un jeune enfant: c’est une autre planète, une autre façon d’aborder la connaissance. Il a tout à découvrir. L’enfant n’est pas capable de nuances, pour lui le monde est manichéen et son rapport au monde est surtout d’ordre affectif jusqu’en CE2 au moins! Il se définit beaucoup par l’affection qu’il porte aux objets et aux gens. Il affirme ses goûts, ses préférences et peut se sentir rejeté ou apprécié si nous partageons ou pas ses goûts. De jeunes enfants de CP entrent parfois en grande amitié en découvrant qu’ils partagent les mêmes goûts pour le bleu et les licornes!
Rivenc dans son propos parle de l’importance de l’anecdote dans le récit fait aux enfants. C’est pourquoi les anecdotes de l’histoire sont si appréciées des enfants au primaire. Personnellement, j’ai remarqué que les enfants se prennent d’affection pour Henri IV -car il était gentil – puisqu’il avait promis « une poule au pot tous les dimanches à tous les Français! » Avec les enfants qui débutent en histoire, il importe peu que l’anecdote soit véridique ou pas! L’enfant enregistre un repère et se construit peu à peu une représentation du passé à l’aide de dates et d’événements. C’est par la suite qu’il organisera les informations et apprendra les nuances à faire et les côtés plus discutables des personnages historiques. Il aura alors acquis le raisonnement voulu pour le faire. Mais en cela, je m’éloigne sans doute du propos de Jean-Pierre Rivenc qui ne spécifie rien de ce qu’il entend par anecdote, mais affirme: « Il ne s’agit plus d’enseigner une « histoire de France » qui est une mythologie nationale, mais de mettre en place des repères temporels (dates, lieux, etc…) – de transformations technologiques, (…) – de découvertes scientifiques (…), – des modes de vie…« .
Jean-Pierre Rivenc remet en question les trop nombreux documents présentés aux enfants à un âge où ils n’ont pas de notions de ce qu’est le passé. Pour lui, le support photo enlève la barrière entre le présent et le passé. Il préconise les planches à dessin qui illustrent des scènes de vie des temps anciens afin d’étudier les civilisations passées. La Librairie des Ecoles est la seule maison d’édition que je connaisse à présenter un manuel avec des illustrations d’aujourd’hui, sans être axé sur les documents. Cependant, du côté du texte, il n’entre pas dans la démarche de Rivenc qui est davantage de présenter des tableaux de périodes historiques et d’amener un questionnement accompagné afin de mieux guider l’élève dans sa réflexion. Comme dans l’exemple ci-dessous:
Je suis conquise par son approche de l’histoire technologique, et je compte bien trouver le moyen d’aborder cet aspect de l’histoire dans ma classe l’an prochain (c’est concret et vivant):
« si on prend l’exemple des moulins, il faut enseigner aux élèves que la nourriture de base pendant toute une période (en gros du néolithique au XIX°) en Europe, est constituée d’utilisations diverses de céréales, d’où la nécessité de broyer celles-ci (la nécessité de les broyer apparaissant assez clairement si on fait manger des grains de blé aux élèves – ce qui a l’intérêt aussi de montrer aux élèves à quoi ressemblent des grains de blé qu’ils ne connaissent pas pour la plupart, y compris des fils de paysans). C’est après, qu’on peut voir à quoi ressemblaient les moulins, comment ça marchait et comment ceux-ci ont évolué (ce qui est sous-tendu par le problème de l’énergie) »
Pour les enfants jusqu’en CE2, le livre Contes et récits de l’histoire de France nous plait beaucoup ici! Comme son nom l’indique, il s’agit de contes et récits entrés dans la légende de l’histoire. Ces récits ont été racontés pendant plusieurs générations.
J’apprécie également l’Atlas des rois de France qui s’adresse davantage à des enfants du cours moyen.
Le grand livre des l’histoire de France de Nathan offre également une bonne gamme d’informations pour des enfants du CM:
Pour les travaux, en plus des dessins que les enfants ne manqueront pas de faire pour illustrer le sujet, j’utilise aussi les auto-collants des Editions Lito. Mes enfants aiment bien illustrer les leçons dans leurs cahiers avec ce support:
* Si le lien ne fonctionne pas
http://www.slecc.fr/sources-slecc/documents/reflexion/histoire/histoire_gien2006.pdf